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Chomage technologique

Le chômage technologique est la part du chômage qui est due à l’évolution technique des méthodes de travail et à l’innovation industrielle.

Technologique

Cette notion est, somme toute, assez récente, lorsque Keynes, économiste mondialement connu, dénonce le problème de « l’absorption de la main d’œuvre disponible par l’accroissement de l’efficience technologique » en 1931. Visionnaire avant l’heure, il nomme pour la première fois le spectre du chômage technologique.

La production et la consommation augmentent, mais les processus de fabrication et l’informatisation de plus en plus modernes, permettent de réduire les coûts et le personnel peu ou pas qualifié. Le progrès est significatif mais il entraîne pourtant la chute du pouvoir d’achat des ménages, un déséquilibre qui se creuse finalement assez rapidement au fil des décennies. Le premier nuit à l’autre, tout en souhaitant aplanir les difficultés, rendre le travail moins fastidieux, les horaires plus allégés, tout en produisant avec de plus en plus de précision et d’excellence. Le paradoxe réside dans cet interstice entre évolution et recul, essor et restriction, qui déstabilise complètement la plupart des économies nationales et fini par accroître considérablement le taux de chômage technologique.

Ce sont des secteurs entiers d’activités qui voient leur masse salariale mise au chômage forcé, dans des métiers autrefois reconnus et valorisés. La robotisation a diminué l’offre dans les domaines bancaires, les commerces, l’industrie, l’agriculture. La propagation du net, si elle a offert de se réaliser pour les cerveaux les plus diplômés mais aussi les plus malins de l’informatique, a largement contribué au recul de l’emploi dans bien des domaines d’activités, administrations comprises. Il est désormais possible de tout faire sur la toile, acheter de quoi s’alimenter, se vêtir, voyager, se faire envoyer des documents officiels, consulter ses comptes en banque, regarder des reportages, se faire livrer tout et n’importe quoi, écouter de la musique, lire. Autant d’emplois passés à la trappe même si de nouveaux métiers ont émergé de cet engouement pour les sites internet, les réseaux sociaux et tout ce qui se consomme en un simple clic.

Les compétences requises sont de plus en plus importantes pour trouver un travail honorable, ou un travail tout court. L’intelligence artificielle occupe une place importante, se substituant à l’homme, dans un grand nombre d’activités. La reconversion n’est pas toujours facile et la réinsertion dépend beaucoup du niveau de qualification. Plus il sera élevé, plus la personne pourra avoir la chance d’être repéré par les recruteurs. De même, plus l’augmentation des chômeurs à faible compétence est significative plus elle mène à la tentation de proposer de maigres salaires avec peu de considérations pour les qualités acquises. Pour rivaliser avec les machines, les techniciens doivent se tourner vers la haute technologie, les sciences précises, et les moins qualifiés envisager souvent des formations de reclassement, ou une dévaluation de leurs prétentions.

Bien sur la notion de progrès ne doit absolument pas être remise en cause. Il s’agit plutôt de faire en sorte que le marché du travail y soit adapté, de quelque manière que ce soit, en le restructurant, en ne négligeant pas la croissance de la production qui permet bien des gains, en réévaluant le temps de travail, en encadrant la priorité numéro un qui est d’offrir des emplois dans les domaines en pleine expansion, en incitant à la création d’entreprise et l’émulation intellectuelle, en dynamisant des métiers dits « manuels » ou « artisanaux », mais aussi les prestations de services et d’aides à la personne. Des solutions envisageables pour inverser progressivement la courbe du chômage.

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